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Oh dear.
4 janvier 2016

Pourquoi je lis

Un jour, mon père m'a dit un truc qui m'a fait réfléchir.  (En fait, mon père m'a dit des tas de trucs qui m'ont fait réfléchir, mais on ne va pas les faire tous aujourd'hui).  

 

Il était allé au supermarché local, et avait jeté un oeil au rayon Livres.  Il avait été atterré par ce qu'il y avait trouvé, des BDs bas de gamme, du roman de gare, des romances à l'eau de rose, des biographies de célébrités politiques et sportives, bref, rien de bien exceptionnel pour un rayon Livres de supermarché.  En revenant, il me raconte ses trouvailles, et me fait remarquer qu'on enquiquinne les enfants pour qu'ils lisent, pour essayer de leur donner le goût de la lecture, avec cette idée que c'est mieux pour eux que de regarder la télévision.  Mais que si on leur propose de lire ce genre de chose, finalement, ça ne leur apportera pas grand chose de plus que de regarder la télévision.  Il s'agit du même type de sujet, assez banal.  C'est généralement assez mal écrit, les intrigues lorsqu'il y en a, ne sont pas bien ficelées, les sujets ne sont pas très étudiés, l'ensemble est assez médiocre, et il y a certaines émissions de télévision qui valent bien mieux que ce type de lectures. 


Alors, pourquoi lire?  Dans mon cas, pour les raisons suivantes :

Je lis pour m'améliorer. 

Je lis des classiques de la littérature, des livres qui ont changé la face du monde d'une certaine façon et à un certain niveau.  Je lis des auteurs qui disent des choses qui révolutionnent les idées et les gens.  Je lis des livres qui ont façonné la culture de mes pays, et aussi ceux des autres pays. 

Je lis des livres qui m'enthousiasment par la ferveur de leurs combats ou de leurs idéaux, des livres qui me donnent envie de changer le monde et ne plus jamais dormir.  

Je lis pour comprendre ce que pensent les gens qui ne sont pas moi, qui ne sont pas comme moi, qui pensent autrement parce qu'ils ont été élevés autrement, ailleurs, par d'autres personnes, dans d'autres milieux, d'autres circonstances, et dans d'autres contrées.  Je lis des auteurs qui décrivent des vies plus belles que la mienne et des souffrances que je n'ai jamais vécues. Je lis des livres qui expliquent des choses ou des théories que je n'envisage pas.  

Je lis pour essayer de comprendre des choses que je ne comprends pas et que je ne connais pas.  Je lis pour essayer de comprendre des choses que je

n'aime pas ou qui ne m'intéressent pas.  Cela m'est très difficile, et je trouve que c'est mon tort de ne pas aimer ou ne pas m'intéresser aux choses que je n'aime pas ou qui ne m'intéressent pas.  Parce que si j'aime ou que c'est intéressant pour moi, je ne m'améliore pas vraiment.  J'affine des choses qui existent déjà en moi, mais je ne crée rien de nouveau, je n'apprends pas beaucoup. 

Je ne lis pas tous les sujets, ni tous les styles, mais j'essaie d'élargir mes horizons en lisant.

 

Je lis pour rêver

Je ne lis pas de romans de supermarché, mais je ne lis pas pour autant que de la grande littérature, non plus.  Je ne suis pas une intellectuelle de haut vol, du moins, ce que j'imagine être une intellectuelle de haut vol. 

Je lis pour me distraire, pour me relaxer, pour rêver, un peu ou beaucoup.  Je lis pour me projeter dans d'autres vies que la mienne.  Je lis pour sentir mon coeur battre plus vite au fil de certaines pages. 

Autrefois, je lisais aussi des romans policiers. Je lisais des romans policiers pour comprendre le criminel, le policier, la victime, pour le défi de trouver le coupable, pour l'excitation des dernières pages qui annoncent le dénouement et qui offrent ce que la vie n'offre que rarement : une explication. 

Je lis des livres qui me font rire, des livres qui me sortent complètement de mon univers et qui, quand je relève la tête d'entre leurs pages, se laissent oublier presque instantanément.  Je lis des livres qui me marquent, et des livres qui m'indiffèrent, mais je lis de moins en moins de ceux-là.  Autrefois, j'étais incapable de ne pas terminer un livre, si mauvais soit-il.  Je ne sais si cela avait un rapport avec l'espoir qu'en cours de route, le livre s'améliorerait, ou le refus de m'avouer vaincue, ou alors, à cause d'une sorte de vénération pour les livres qui m'interdisait de ne pas respecter les lignes jusqu'à la dernière page.  J'ai terminé tous mes livres, pendant des années, à une exception près.  Mais plus maintenant.    Si un livre ne m'accroche pas, je lui donne une ou plusieurs autres chances, généralement, il me suffit de le reprendre à un moment où le sujet me parle plus.   Mais si un livre est mauvais, je ne lis plus jusqu'au bout. Est-ce parce que j'ai vieilli, et que je ressens le besoin de ne plus perdre de temps avec des médiocrités, ou alors est-ce parce que je suis moins patiente, ou moins rigoureuse? Je ne sais pas. 

Et surtout, je lis des livres qui me font réfléchir, d'une façon ou d'une autre.  Réfléchir sur la condition humaine ou sur des sujets particuliers, mais des livres qui me font fonctionner mon cerveau.  Et je crois que finalement, il pourrait en effet n'y avoir pas tant de différence entre lire et regarder la télévision, si les deux faisaient travailler l'esprit, améliorer la culture et la réflexion.  Mais généralement, la télévision propose des romans de gare et des biographies outrancières et racoleuses, comme dans les rayons des supermarchés, sur fond sonore de musique industrielle. 

 

Dans mon cas, je lis pour essayer de devenir une personne meilleure. 

ùy books

 

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